Joyeux anniversaire mon Sam, tu as 5 ans aujourd’hui. Déjà 5ans… Le temps passe mais j’apprécie pleinement ce présent avec toi.
Nous voilà dans les meilleurs moments de notre relation, je te comprends et tu me fais pleinement confiance en tant que guide protectrice, maman.
J’ai remarqué des débats sur le terme le plus approprié pour définir la relation que nous avons avec nos animaux. Quand les clients me disent « je suis le maître de … », je ne me permets pas de les reprendre. Ce sont leurs termes à eux, si ça leur convient ça me va très bien aussi. Je pense inutile de bondir quand on entend le mot maître. Nos agissements et la façon dont nous traitons nos animaux me semble bien plus important. Les mots ne sont que des mots, le chien s’en fout.
Je me suis lancé dans mon métier en ayant adopté Guess un berger australien. Je voulais un chien qui soit toujours avec moi, jouant avec les élèves Animacoach ou effectuant les démonstrations pratiques pour une meilleure compréhension des clients. Guess a largement dépasser mes espérances. Elle était capable de prendre des initiatives, de me ramener un chien qui ne revenait pas au rappel, elle profitait des récrés pour jouer avec tous les chiens.
Unique ma Guess ! Passé 8 ans, j’ai commencé à me dire qu’il fallait peut-être qu’elle lève un peu la patte au travail. Alors j’ai adopté Sam pour la seconder pendant quelques temps et prendre sa relève. Tout ne s’est pas déroulé comme je l’avais imaginé. Je me suis donc adaptée à Sam. C’est un élément essentiel qu’il faut prendre en compte quand on adopte un chien.
Nos souhaits comme nos objectifs doivent bel et bien tenir compte de l’individu que nous adoptons.
Mon Sam, mon Youyou tu es devenu un chien très à l’écoute de mes demandes.
Je t’ai appris tant de choses durant toutes ces années pour accompagner tes peurs, pour t’aider à gérer tes frustrations et tes émotions.
Nous avons marché ensemble sur un chemin de croix que nous ne pensions pas si long. Tout changeait très vite dans tes émotions, tes réactions, rien n’était gagné.
Dès l’adoption, tu as manifesté des comportements « agressifs » vis à vis des voisins. Tu grognais sur tous les humains sans distinction. Faut dire qu’avec ton œil bleu fixant les gens, tu étais très dissuasif. Personne n’avait envie de tendre la main et les voisins ont appris qu’on n’aborde pas un chiot comme s’il s’agissait d’une peluche.
Je ne t’ai jamais disputé, car tu exprimais simplement un inconfort, une peur. Je me souviens avoir dû travailler ta venue au contact pour me dire bonjour le matin sans t’arrêter à bout de bras.
J’ai commencé un plan d’entraînement afin de changer ton émotion aux contact des humains. Nous partions tôt le matin, parfois avant le lever du jour. Ma pause déjeuner t’était consacré ainsi que mes fins d’après-midi. Tu as vite doublé mes journées. Il était important pour moi de couvrir tes besoins en te proposant des promenades silencieuses (sans parler) où je te regardais renifler, explorer l’environnement et jouer avec Guess.
Ces apprentissages avaient pour but de te rendre plus serein dans ce monde d’humains. Nous sommes allés à la rencontre des personnes afin de positiver leur présence et je n’ai rien lâché.
Je t’emmenais une fois par semaine chez le vétérinaire pour faire un petit coucou afin de t’habituer à y aller sans crainte. Je t’ai désensibilisé aux manipulations. Je t’ai lu et écouté à chaque fois.
Je t’ai emmené au travail, les clients te donnaient des bonbons, tu étais heureux…Dans ce contexte-là, tu ne montrais pas d’agressivité à leur égard. Je freinais tout de même un peu les friandises car tu ne disais jamais non.
Tu avais plein de copains avec qui jouer, c’était vraiment sympa de vous voir tous interagir dans le respect des uns et des autres. A 5 mois ½ tu as eu envie de faire pédaler un monsieur un peu plus vite, signant le début de tes réactions aux mouvements . La première fois aussi ou au retour à la voiture tu as rebroussé chemin pour repartir te balader. Tu ne t’es pas trop éloigné de moi, mais c’était la première fois que tu ne nous suivais pas avec Guess.
En chien de berger, il est normal que tu réagisses aux mouvements. Mais ce comportement s’est développé sur des personnes qui se promenaient et dans le monde humain c’est très mal vu. Tu as ensuite réagi aux mobylettes, motos, bref tout ce qui était en mouvement.
Rebelotte, création d’un ptit plan d’entraînement afin de t’éviter d’attraper un jogger ou de te mettre en danger.
Nous en avons fait des pas, des mètres, des kilomètres… Je ne compte pas le nombre de kilos de récompenses non plus (sic). Et nous avons réussi ! Les grognements, les menaces, les courses poursuites se sont éteintes sur les humains. Tu approches avec assurance pour te faire caresser par les clients, en dehors de ce contexte, tu ignores les gens. S’il t’est arrivé que j’entende un petit grognement, ce dernier était lié à une erreur humaine. Pas grave, on traite ça avec le mépris ! Il ne t’est pas interdit de te manifester de cette manière, tu parles chien et non humain.
Aujourd’hui tu te tends quand tu entends une moto, ce bruit t’énerve, je le vois bien mais tu ne cours plus après, tu te contrôles très bien et si nécessaire je t’aide.
Tu te laisses bien manipuler, on pourrait encore approfondir le sujet mais j’avoue avoir envie de me reposer sur mes lauriers.Tu aimes aller chez le vétérinaire, forcément il y a des bonbons. C’est dingue comme tu es gourmand faut dire que ça m’a bien aidé et forcément ta gourmandise s’est bien développée.
Nous aurons mis 1 an et demi pour que tu ne manifestes plus de réactions négatives à l’encontre des humains. J’ai pu prendre de belles photos de lever du jour, être seule avec toi avant que la ville ne se réveille était vraiment sympa. J’ai aussi fortement apprécié voir la nature s’éveiller, entendre les oiseaux, respirer l’air frais. On était seul au monde, tout était à nous, quelle merveilleuse quiétude. Sans toi, je ne l’aurais jamais vécue.
A 17 mois, quand tu as mordu Pippa par frustration, j’ai pensé que c’était un regrettable accident isolé. Puis il y a eu le confinement et j’ai perçu l’émergence de comportements agressifs sur des chiens derrière leurs portails. Tu grognais à distance sur des chiens que nous croisions en laisse durant nos balades. Tu es vite devenu un détecteur de présence à congénères. Cette rapidité, cette impulsivité, cette agressivité, il fallait t’apprendre à les contrôler. Les aboiements au loin te faisaient réagir, c’était dingue. C’était aussi le moment où nous avons changé de maison et tu as commencé à pleurer quand j’étais à l’étage. Je sortais d’une formation sur l’anxiété de séparation et ça m’avait surprise. Et le déménagement pouvait être un déclencheur ! Décidément mon Sam, tu ne me laissais pas de répit !
Et me voilà à travailler la réactivité congénère, toi qui jouais avec les copains… J’ai eu du mal à comprendre, à accepter, c’était vraiment difficile pour moi. Nous avons repris le chemin de l’entraînement, allant derrière les portails des voisins. Des kilomètres et des kilomètres de marche pour te désensibiliser.
Remettant en question mes plans d’action quand tu réagissais. Je me posais des centaines de questions, j’aurai aimé ne pas être du métier car je ne réagissais pas en tant que propriétaire de chien mais comme une professionnelle. Toutes les lois des apprentissages, les méthodes tournaient en boucle dans ma tête.
J’ai perdu confiance en moi, en toi, en mes capacités. J’ai douté, cherché des formations, des solutions. Toutes ses remises en question, ses réflexions… C’était simple, je mangeais Sam, je dormais Sam, je pensais Sam. Tout ceci pour ton bien être.
Ne pouvant plus t’emmener au travail, je te laissais à la maison. Je regardais mon téléphone afin de te voir au travers des caméras quand je partais travailler. Tu stressais tellement quand je te laissais, faisant le loup. Ça me déchirait le cœur. Tu haletais énormément, bougeant dans toute la maison, posant tes pattes sur les fenêtres. Malgré les friandises au sol, les jouets, les activités masticatoire, tu restais dans un stress profond. C’est à ce moment-là que j’ai consulter ton docteur préféré Virginie Villeneuve qui a mis en place un traitement.
Ce dernier t’a aidé, mais tu ne supportais toujours pas de rester seul à la maison. Alors le temps de l’entraînement, je t’ai emmené au travail avec Guess et moi, te laissant en voiture coffre ouvert afin que tu nous regarde à distance. Malgré tout tu aboyais, ta frustration était importante, tu étais avec moi mais toujours trop loin pour toi.
Pourtant avant de commencer ma journée, on se promenait ¾ d’heure autour du terrain et des activités masticatoire étaient dispersées dans le coffre. Comme à la maison, tu ne touchais à rien. Tu descendais de la voiture pour agresser les chiens derrière le grillage. Fermer le coffre, éloigner un peu la voiture, changer son orientation n’était pas une solution, c’était pire. Les journées étaient épuisantes…. T’emmener ou te laisser était tout aussi compliqué. Difficile de prendre les bonnes décisions, je n ‘arrêtais pas de ressasser. Mes erreurs, mes idées lumineuses et foireuses…
Moins d’agressivité, une communication propre pour demander de la distance à Socrate.
Courant de l’année 2022, j’ai eu mes premiers cadeaux !!!! Pouvoir faire un cours en liberté avec un chien. Te voir ainsi à côté d’un congénère m’a bouleversée, j’en ai pris les larmes aux yeux.
Et puis nous avons alterné courte éclaircies et échecs … Qui m’ont remis le doute…
En discutant, beaucoup me répétait que tu n’étais pas Guess et qu’il faudrait que je fasse le deuil de t’emmener pour ton bien. C’est vrai que tu n’es pas Guess, mais honnêtement tu étais émotionnellement mieux quand je t’emmenais que lorsque tu restais à la maison. J’avais deux gros problèmes à gérer, ta réactivité congénère et la gestion de ta frustration. Mais on avançait doucement et je pouvais te laisser libre avec certains tempéraments.
Balade avec Poppy qui n’insistait pas pour venir au contact de Sam.
Tu commençais à rentrer sur le terrain, j’avais opté pour que tu restes sur la table.
Parfois, tu me désobéissais. Tu avais bien compris que je ne pouvais pas toujours interrompre mon cours, tu t’es faufilé comme une anguille dans les méandres de la malice. Tu es devenu le pro du 1 2 3 soleil ! Pourtant tu étais parfait à l’entraînement. J’avais fait venir des clients pour m’aider en effectuant de faux cours où je prenais le temps de te reprendre. A croire que tu savais que c’était pour de faux, tu restais parfaitement à te place mon petit malin !
L’entraînement à la maison avait porté ses fruits. Tu ne pleurais plus, le calme, l’apaisement était de retour, enfin…
Au travail, tu faisais la démonstration des exercices, tu adorais ça sans être en contact direct avec le chien car rapidement tu grognais et faisais voir les dents, prêt à bondir. Exemple utile, je pouvais expliquer aux clients tes réactions et que parfois, certains chiens ne veulent pas de contact avec leurs congénères.
Et puis je suis tombée malade… Juste avant d’avoir mon problème cérébral, je me souviens que tu étais venu vers moi très agité te mettant sur tes postérieurs. Je me demandais ce que tu faisais ??? Et j’ai compris quand c’est arrivé…
4 mois après, nous avons repris le chemin de l’école. Le premier jour, je me souviens avoir ouvert le portail te laissant rentrer directement avec l’élève. Je ne sais pas pourquoi, je l’ai senti. Je savais que rien n’allait arriver, et tu ne l’as pas agressé, juste une mise à distance.
Cours « balade » avec Tara et sa maîtresse que tu aimes beaucoup.
J’ai fait de même pour le second et quand il t’a trop collé tu l’as mis à distance proprement. Je suis rentrée à la maison, un miracle s’était produit car tu avais côtoyé 3 chiens.
Balade avec notre « bip bip nationale » Tessy. Tu a été très en demande de contact avec son maître.
Tu as accepté naturellement le rapprochement de Tess, je n’ai rien demandé, vous avez choisi de venir vous coucher ainsi à côté de moi. La photo était de rigueur !
Quelques jours plus tard, nous sommes retournés au terrain. Et tu as mis à distance un élève qui te collais trop à l’arrière. Tu lui es parti après furibond et dès que je t’ai demandé un « stop » tu as renoncé. J’ai compris qu’il fallait que je t’aide encore un peu, non pas en te forçant à accepter un congénère collant mais en « contrôlant » un peu plus l’élève.
Je sais que tu n’es pas joueur avec tes congénères, tu ne les agresses plus sauf quand ils sont trop intrusifs. Il n’y a plus de morsure, une bonne mise à distance qui surprend le chien et les maîtres mais sans traces. Tu n’aimes ni que l’on te colle ni que l’on te sente l’arrière-train. Si le chien respecte ce que tu lui dit, tu es capable de te balader, de marcher à côté sans aucun conflit.
On peut encore progresser. J’y crois, j’ai confiance en toi, j’ai confiance en moi.
Tu ne seras peut-être pas comme Guess mais on s’en fout. Tu as tes propres compétences, tu es tout aussi intelligent, malin, rapide et très câlin. Et tu es ma corde sensible.
Je profite de ton anniversaire pour te remercier. J’ai énormément appris grâce à toi, tu as été un vrai formateur pour moi. J’ai vécu et je vis la réactivité, je sais en pratique de quoi je parle en cours avec mes clients. Je les comprends et je peux encore mieux les accompagner dans leur propre chemin de croix avec leurs chiens.
J’ai grandi à tes côtés mon Sam, MERCI.
Je t’aime
.
L’éducation canine dépasse largement le cadre de l’apprentissage de simples règles. Elle reflète la qualité…
Aujourd'hui Guess à 13 ans, je relate mes souvenirs au côté d'une chienne unique.
Nous voilà confinés avec un changement de vie radical, autant pour les humains que pour…
Jamais je n’aurai imaginé écrire un jour un article sur ce sujet en étant impliqué…
Un week-end à la SPA riche en émotions... À l’occasion de la journée mondiale des…
Sam ! Cette saison 2019 est passée à une vitesse folle. Je n'ai pas vu…