L’éveil du chiot

Vous êtes l’heureux propriétaire d’un chiot et vous vous demandez à quel moment vous devez commencer son éducation ?

La réponse est simple : maintenant !

L’humain met des années à devenir grand et nous apprenons encore adulte. 

Pour le chiot, dont la croissance est beaucoup plus rapide que chez l’homme, tout se joue la première année. 

L’éducation du chien est un apprentissage qui durera tout au long de sa vie, cependant il y a des étapes charnières à ne pas rater car elles seront déterminantes dans le comportement futur de votre compagnon. 

Avant l’âge de 2 mois, tout ce que le chiot vivra à l’élevage le marquera à vie. 

Visite à l’élevage de Guess. Chez Madame Capuano, « De la Stella Del Pyrame ».
Elle a changé de race et fait du Shetland.
Le jour de l’adoption, un très grand moment d’émotion…

Le rôle de l’éleveur est donc déterminant durant cette période afin que le chiot se développe dans un environnement qui ne soit pas hypo-stimulé. C’est pour cela qu’il est important que les chiots soient manipulés par différentes personnes, sortis, que leur environnement soit riche en différents stimuli ( jouets, sons, espèces etc… ). 

Des chiots curieux…
Chez l’éleveuse de Sam, il y a aussi des poules !
Madame Bohn « des Romarins de Mayerling ».
Il y a des balançoires !

Que l’éveil sensoriel soit riche.

A l’élevage, il est important que le chiot reste avec sa mère jusqu’à l’âge de ses deux mois révolu. Le sevrage alimentaire est un détachement physique à la mère. Elle leur assure protection, toilette et éducation. Un retrait prématuré aura des conséquences sur le développement du chiot. La mère est une présence rassurante, elle participe à la familiarisation, à l’acquisition des autocontrôles, à la communication canine.

Deep, maman de Guess.

La mère a un rôle déterminant car elle intervient lorsque les chiots interagissent ensemble. Elle intervient durant leurs parties de jeux et leur apprend à se contrôler. De plus, au travers de coups de pattes, elle stimule des connexions cérébrales. Si la mère est absente, ses connexions ne s’effectuent pas et nous voilà avec des chiots qui risquent d’avoir un trouble du développement lié à un défaut de maternage avant ces deux mois que l’on nomme trouble HS-HA (hypersensible, hyperactif).

Le chiot a une capacité d’apprentissage exceptionnelle. Rien ne lui fait peur et il est attiré par tout; c’est la période idéale pour lui faire découvrir le monde qui l’entoure et éveiller tous ses sens. 

Cette phase d’éveil crucial sera relayée par l’éducation que vous allez apporter à votre chiot dès son acquisition. 

Votre rôle est tout aussi important car dès l’adoption, c’est à dire à 2 mois, vous devez continuer à éveiller votre chiot au monde qui l’entoure car la période d’éveil se termine à 3 mois !

Après trois mois, les émotions sont présentes et si vous n’avez pas fait ce travail d’immersion, votre chiot risque de développer des peurs, des phobies, de l’agressivité. On appelle ce trouble le syndrome de privation. 

Le maître prend petit à petit le relais sur l’éducation, la propreté et la socialisation du chiot.

Il est important de noter que ce travail sur l’éveil sensoriel du chiot préviendra des risques de phobies. 

Dès son arrivée il faut le sortir !!!!! 

N’oubliez pas que vous avez jusqu’à l’âge de 3 mois pour travailler l’éveil de votre chiot, après il sera difficile voir compliqué. 

Durant cette période le chiot peut contracter une maladie car il n’est pas encore protégé et ne bénéficie plus des anti-corps de sa mère.

Il peut tomber malade car nous véhiculons des germes sous nos chaussures. Effectivement, le risque zéro n’existe pas.

Sachez pourtant que votre chiot a bien plus de chance de développer un trouble du comportement qu’une maladie de Carré !

Donc il est préférable de le sortir !!!!!

Apprenez la socialisation à votre chiot afin de lui donner le meilleur des départs dans la vie.

Pour cela, il faut lui accorder du temps en le sortant le plus possible de la maison, c’est à dire en dehors du jardin. 

Il sera important de bien observer le langage de votre chien et de stopper votre travail si des signaux d’apaisement apparaissent (lire notre article « comprendre son chien ») ceci afin d’éviter les immersions trop prolongées. 

Jonquille (grand bouvier suisse) adore les chiots, elle est trop marrante.

Votre chiot doit commencer par accumuler progressivement des expériences qui doivent toujours restées positives.

Comment procéder :

Je pense important que l’immersion ne dure pas plus de cinq minutes au départ afin d’aller plus loin dans la durée plus tard.

D’ailleurs Sam a commencé à entendre le bruit urbain 48h avant de réellement le découvrir. Je le promenais non loin du portail donnant accès à la route et le laissait réagir quand un gros camion passait. J’ai beaucoup travailler au clicker le visuel des voitures, des camions derrière la grille. 

Quand vous partez avec votre chiot, munissez-vous de friandises. Pour Sam j’utilise toujours son bol alimentaire dans l’entraînement. Je travaille énormément au clicker mais aussi je le valorise beaucoup en le flattant.

Si cela s’avère trop pour votre chiot, n’hésitez pas à le porter. Le laisser au sol subir des désagréments risque d’engendrer une perte de confiance. Lors d’une balade en laisse avec Sam, il a émis rapidement des signaux d’apaisement. Nous étions presque arrivés, je me suis arrêtée et je l’ai porté. Sam a compris que j’étais là pour lui et que je ne le laisserai pas gérer ce stress tout seul.

Lui faire rencontrer des humains :

Lors de balades, il est important de laisser aller votre chiot à la rencontre des gens. Il faut qu’il rencontre des personnes d’aspect varié (avec une canne, un chapeau, un parapluie, homme, femme etc…).

Pour l’habituer aux enfants, vous pouvez vous promener non loin d’une école. Veillez à ce que les enfants ne soient pas trop envahissants avec le chiot afin d’éviter l’effet inverse. Vous pouvez vous asseoir à distance quelques minutes et laisser votre chiot observer puis repartir.

Le chiot se fatigue vite, assurez-vous que ces moments de rencontre restent courts, et laissez votre chiot se reposer.

Lui faire rencontrer des chiens adultes :

Les rencontres avec ses congénères sont très importantes. Un chiot isolé risque d’oublier qui il est.

Laissez votre chiot aller à la rencontre d’autres chiens représente un élément crucial de sa socialisation. Il faut évidement que ces rencontres restent positives et soient bien choisies. Une mauvaise expérience peut affecter le chiot pour le restant de sa vie.

Les rencontres avec des chiens adultes lui enseigneront les bonnes manières aux travers de jeux. Les contacts sont importants ainsi que les interactions. Il faut laisser votre chiot interagir librement avec un adulte équilibré. 

Il sera important de faire attention aux chiens qui sont brutaux afin d’éviter un mouvement de panique. Il conviendra de rester non loin de votre chiot afin de le sécuriser si cela s’avère nécessaire. Il ne doit pas se trouver submergé sous les assauts d’un chien trop excité. 

Une chose très importante à éviter, c’est le contact en laisse, même si le chien est gentil. Vous avez un risque de morsure car la laisse et votre présence fausse l’interaction. Si vous observez les chiens, ils commencent toujours pas se sentir l’arrière train ce qui permet en cas de réaction agressive d’éviter une morsure. En laisse, ils interagissent directement de face, il est impossible au chien de se retirer à temps. Alors ne prêtez pas une confiance sans mesure à la personne qui vous dit que son chien est gentil. Elle ne peut prévenir la réaction de son chien, ni du votre dans ce contexte précis.

Lui faire rencontrer d’autres espèces :

Les rencontres avec d’autres espèces comme les chats, les chevaux, les animaux de ferme sont souhaitables. 

Ce type de rencontres aideront votre chiot à devenir un adulte sociable et sûr de lui.

Votre chiot à la découverte de nouveaux lieux :

Il sera important d’habituer votre chiots à différents environnements et leurs sons.

Habituez-le au monde urbain en effectuant des petites immersions progressives. Par exemple on ne reste pas une heure au bord de la route. On regarde l’état émotionnel de notre chiot et on s’arrête dès les premiers signes de stress.

Habituez-le dès le début à la voiture et surtout à ne pas en sortir sans votre autorisation !

Vous pouvez l’emmener dans l’ascenseur

À la pharmacie

Dans les magasins où les chiens sont autorisés

Sam chez Médor et compagnies à Chaponost.

Chez le vétérinaire alors qu’il n’a pas rendez-vous : Cela pourra être important pour plus tard afin qu’il n’associe pas l’endroit comme un lieu de désagrément.

L’habituer aux escaliers sans en abuser. On déconseille souvent de faire monter ou descendre les escaliers à cause des risques de dysplasie. Cependant, une habituation progressive aux escaliers une fois par semaine permet qu’il n’en n’ait pas peur à 6 mois.C’est un peu comme avoir un enfant de deux ans, on l’accompagne en lui tenant la main afin de l’aider à ne pas appréhender la descente. C’est ce que j’ai fait pour Sam, doucement marche par marche, je l’ai accompagné en la valorisant et en lui donnant une croquette. Bien sûr je ne l’ai pas laissé courir ni chuter, j’étais son garde du corps.

Pour résumer, le chiot doit être éveillé au monde qui l’entoure. Vous devez être extrêmement vigilant à son état émotionnel et l’immerger progressivement à son rythme.

En cas de doute, votre vétérinaire traitant vous réfèrera au près d’un éducateur canin si nécessaire afin de vous conseiller au mieux et mettre en place un travail approprié.